Histoire
Le tiban
Comme toutes les cultures, la communauté créole de la Guadeloupe a développé un ensemble de traditions liées à un art de vie singulier dont certains objets en sont un véritable témoignage. Détournés, ajustés, hybridés ou créés de toutes pièces, ces objets hérités rappellent la notion de « restes » évoquée par le poète Ernest Pépin, à la base même de la conception de la culture créole, parmi eux, le tiban.
Objet artisanal élémentaire, le tiban est un marqueur de la culture créole. C’est le seul meuble que l’on pouvait trouver dans les habitations réservées aux esclaves. Autrefois utilisé comme meuble d’appoint pour les différentes tâches domestiques, il s’est émancipé de son passif colonial et représente aujourd’hui un véritable témoignage de l’histoire de la Caraïbe.
Il accompagne des scènes de la vie quotidienne insulaire telle cette petite fille installée pour y être tressée ou encore ce conteur assit à hauteur d’enfant. Le tiban représente, la proximité, l’entraide, la convivialité et le partage.
La version dessinée par la maison d’édition TIBAN est un hommage à l’histoire originelle de cet objet, un témoignage du passé. Son histoire résonne à travers un dessin modeste et efficace, en référence aux mécanismes de construction du tiban traditionnel. Les différentes pièces tiennent dans une planche de bois assise, traverse, et piètements, usinées par la maison d’ébénisterie Fanhan qui travaille les bois locaux avec amour et passion. Ces pièces sont assemblées mécaniquement, en utilisant la traverse ancestrale de l’objet comme la colonne vertébrale de l’ensemble où reposent les quatre pieds de l’objet. Ce nouveau langage formel définit un nouvel imaginaire pour le ti-ban des Antilles.
Dessiné par Dach&Zéphir, le ti-ban illustre la rencontre entre plusieurs mondes, passé et présent s’entremêlent pour offrir au monde cet objet culturel unique.